Dans un monde où l’individualisme prime souvent, il existe encore des alternatives qui prônent la solidarité et l’égalité parmi les membres d’une communauté. C’est dans cette optique qu’apparaissent les kibboutzim, ces villages collectivistes israéliens qui puisent leur inspiration dans les idéaux de l’idée socialiste. Dans cet article nous vous expliquons ce qu’est le kibboutz et son fonctionnement singulier.
Sommaire
ToggleHistoire des Kibboutzim : l’utopie du contrat social
Les racines du kibboutz remontent au début du XXème siècle, lorsque des groupes de jeunes sionistes inspirés par les théories socialistes établissent des colonies agricoles en Palestine alors sous domination ottomane. Ces pionniers aspiraient à créer une nouvelle société fondée sur l’égalité, l’autonomie et la coopération entre ses membres. Le mouvement des kibboutzim prend réellement son essor après la création de l’Etat d’Israël en 1948 et constitue aujourd’hui une expérience sociale unique au monde.
Le modèle kibboutznik : l’influence du sionisme et du socialisme
Le kibboutz peut être perçu comme une synthèse du sionisme et du socialisme, deux mouvements clés ayant influencé la pensée d’Israël au cours du dernier siècle. D’un côté, il incarne la volonté des immigrants juifs d’établir un foyer national en affrontant les défis naturels et ceux de la cohabitation avec les populations arabes locales. De l’autre, il représente une tentative de construire une société égalitaire basée sur le respect du travail et du mérite individuels.
Le fonctionnement interne du kibboutz : un modèle de répartition équitable
Au sein d’un kibboutz, tous les membres sont égaux et ont des droits et des obligations bien définis. Leur mode de vie repose sur la mise en commun des richesses et des ressources pour assurer une meilleure qualité de vie à chacun. Pour comprendre l’organisation sociale et économique d’un kibboutz, plusieurs aspects clés doivent être évoqués.
L’autogestion et la prise de décision collective
Dans un kibboutz, chaque membre participe activement aux décisions collectives, du choix des dirigeants jusqu’aux questions du quotidien. Les assemblées générales permettent à chacun d’exprimer librement ses opinions et de voter afin de trouver le consensus le plus large possible. Ainsi, le kibboutz est synonyme de démocratie directe et participative.
Le travail au sein du kibboutz : partage des tâches et polyvalence
Le travail est au cœur de la vie des kibboutzniks. Chaque membre doit contribuer de manière active en occupant un emploi ou en assumant une responsabilité au sein de la collectivité. Le futur métier ou poste de chaque individu est décidé en fonction de sa vocation et de ses compétences. Il y a un partage équitable des tâches, sans distinction de sexe ou de hiérarchie.
- Agriculture et élevage : la base économique des premiers kibboutzim
- Industrie et services : la diversification nécessaire face aux défis du XXIème siècle
- Economie solidaire : les échanges entre kibboutzim et avec l’extérieur
L’éducation et la vie commune au kibboutz : une socialisation précoce
L’éducation des enfants représente un aspect essentiel de la société kibboutznik. En effet, dès leur naissance, les plus jeunes sont encouragés à développer leurs compétences sociales et interpersonnelles. Ils grandissent dans des foyers collectifs où ils apprennent à partager et à respecter autrui. Les adultes assurent ensemble leur éducation et leur transmettent des valeurs comme la coopération, l’autonomie et le sens des responsabilités.
Les défis actuels du kibboutz : repenser le modèle collectiviste
Depuis les années 1980-1990, les kibboutzim font face à de nombreux défis, la situation ayant radicalement changé depuis leur création.
La crise d’identité idéologique et culturelle
Le renoncement généralisé à l’idéal collectiviste remet en question le système éducatif et économique du kibboutz, ainsi que son identité politique. Beaucoup de jeunes issus des kibboutz préfèrent aujourd’hui quitter leur village pour intégrer des villes et vivre en-dehors de cette structure idéologique.
Le besoin de modernisation
Pour assurer la pérennité de leur système économique et social, de nombreux kibboutzim ont dû introduire des réformes comme l’abandon de la gratuité des services et une plus grande individualisation des revenus. Ainsi, les kibboutzim actuels doivent adapter leur modèle à une réalité économique et sociale beaucoup plus complexe et exigeante.
Le kibboutz dans le contexte global : entre héritage et renouveau
Même si le kibboutz a perdu une partie de sa splendeur d’antan, il reste un élément incontournable de la culture israélienne. De nombreuses personnes continuent d’être attirées par cette expérience unique basée sur la mutualisation des ressources et le partage de valeurs communes. Les kibboutzim tendent désormais vers une approche plus pragmatique qui cherche à concilier tradition et modernité.
En somme, le kibboutz est une alternative au capitalisme classique qui propose un modèle social axé sur l’entraide, l’égalité et la coopération. Bien que confrontés à de nombreux défis, les kibboutzim continuent d’inspirer de nombreux débats autour de l’idée utopique de société collectiviste.